Selon un rapport du CITEPA, 94% de la pollution atmosphérique sont dus à la circulation routière. 54% des émissions de CO2 issues du transport routier proviennent de la voiture. Une des solutions retenues pour venir venir à bout de cette problématique est de développer les véhicules électriques. La densification du réseau de recharge est une condition sine qua non pour favoriser l’électromobilité. Les villes doivent bien choisir les emplacements des bornes pour inciter les automobilistes à transiter vers une mobilité durable.
Sur les parkings publics
La France avance progressivement en faveur de la mobilité électrique. En 2021, l’Assemblée nationale a adopté un nouvel amendement visant à faciliter la recharge de voiture à domicile. À partir du 1er janvier 2025, tous les parcs de stationnement gérés en délégation de service public, en régie ou via un marché public de plus de 20 places devront s’équiper au minimum d’un point de recharge pour les véhicules électriques ou hybrides rechargeables. La borne de recharge dans une collectivité doit être située dans un emplacement suffisamment grand pour être accessible aux personnes à mobilité réduite. L’installation d’une borne supplémentaire est obligatoire par tranche de 20 places. Une exception est possible si cette installation implique des travaux importants sur le réseau électrique. Ces travaux sont dits « importants » si le coût des opérations en amont du Tableau général basse tension (TGBT) desservant les points de recharge dépasse le coût total des travaux et équipements réalisés en aval de ce TBGT. Il en est de même si le montant des aménagements exigés par les mesures du règlement de sécurité contre les risques d’incendie ou de panique dans les établissements recevant du public excède le prix total des travaux et équipements en aval du tableau (voir ces dossiers chez le spécialiste des bornes).
Dans les hôtels et restaurants
En ville, les bornes de recharge se multiplient dans les hôtels et restaurants. Ces endroits sont stratégiques pour développer l’écomobilité. En les équipant de chargeurs, les automobilistes se sentent plus rassurés à l’idée de pouvoir ravitailler leur voiture au moment de se restaurer ou lors d’un séjour prolongé dans un hôtel. Ils adopteront facilement la voiture électrique, car ils savent qu’ils peuvent recharger dans beaucoup d’endroits. Pour les commerçants en ville, se doter de bornes de recharge est avantageux. En proposant ce service, ils augmentent la satisfaction client. Les clients viendront dans les lieux munis d’une solution de recharge et cela contribue à la hausse du trafic dans l’établissement et donc, à une augmentation de son chiffre d’affaires. Équiper son commerce constitue un bon moyen de montrer son implication dans la sauvegarde de la planète et d’avoir une bonne image RSE. Cette image de marque et la réputation de l’établissement représentent des éléments clés de différenciation face à la concurrence. Installer des bornes de recharge nécessite un investissement qui n’est pas toujours évident à assumer. Mais l’État a prévu des aides à destination des entreprises pour leur offrir un soutien financier. Il leur est possible d’obtenir l’aide ADVENIR qui finance 20% du coût des matériels et de l’installation pour un plafond de 1860 euros par point de recharge.
Dans les centres commerciaux
Selon Enedis, le raccordement de bornes de recharge pour les véhicules électriques dans le secteur privé et public a dépassé le million de points de recharge raccordés au réseau en juillet 2022. 50% des bornes sont installées chez les particuliers tandis que 40% dans les entreprises et 6% sont accessibles au public. Ce chiffre semble faible, mais il a connu une progression de 50% depuis un an. Le nombre de ces infrastructures de recharge pour Véhicules électriques (IRVE) devrait augmenter compte tenu des plans annoncés par le secteur commercial. Effectivement, les grands distributeurs en ville ou ailleurs ont des stratégies d’implantations en cours. Carrefour a annoncé l’installation de 2000 points de recharge d’ici 2023 sur tout son parc d’hypermarchés et plus de 3000 points de recharge dans ses supermarchés. Ces bornes fonctionnent à 100% avec des énergies vertes. En ville, il est possible de trouver des bornes chez Leclerc. La marque a exploité début 2022 plus de 800 bornes et envisage d’en installer 10 000 en 2025. D’autres enseignes disposent aussi de plans d’installation comme Super U, Auchan Casino, Aldi ou Colruyt. Les distributeurs spécialisés participent également à la densification du réseau de recharge dans les zones urbaines. Des enseignes comme Jardiland veulent installer 300 points de recharge à partir de 2024 avec des puissances de 150 à 300 kW.
En voirie
En ville, les bornes de recharge sont majoritairement disponibles en voirie. L’avantage est que les points de recharge sis en voirie dont l’installation est à l’initiative d’une entreprise ou d’une personne publique sont éligibles au programme ADVENIR. Le développement d’un tel projet sera porté par l’autorité compétente ou une personne morale, responsable du déploiement. La subvention finance les frais d’installation et d’équipements jusqu’à 40% du coût total avec un plafond de 1860 euros par borne de recharge. Une majoration de 360 euros est possible pour les offres d’aménagement incluant un système de pilotage énergétique de la recharge. Le programme incite aussi les villes à mettre en place un système de demande à l’acte désigné par « borne à la demande ». Grâce à ce dispositif, les particuliers ou les entreprises sans solution de stationnement privée peuvent demander l’installation de borne de recharge partagée à proximité de leur localisation. Le système de borne à la demande favorise le déploiement des réseaux de recharge publique et permet une meilleure distribution géographique de l’offre. La localisation des bornes à la demande sur le territoire peut être sise à une distance de 500 mètres de l’adresse du domicile ou du lieu de travail du demandeur ou être limitée par la collectivité à une liste de zones préalablement définies. Le dispositif donne droit également à une surprime additionnelle de 300 euros par borne en plus des 1860 euros déjà accordés. Des minimas techniques sont à respecter pour être éligible au programme ADVENIR. Par exemple, les travaux doivent être réalisés par un professionnel certifié, un dispositif de gestion de la recharge est impératif et un système d’identification de l’usager doit être mis en place.
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